Les Français et le Travail – 7 chiffres clés en 2024 (sondage IFOP)

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✍️ Mis à jour le 20 février 2024

Une enquête exclusive IFOP pour Les Makers

Grande démission, « quiet quitting », revendications pour de meilleurs salaires et l’amélioration des conditions de travail, réforme de l’assurance-chômage… Rarement le travail n’a été autant questionné qu’aujourd’hui, en témoignent les récentes déclarations de plusieurs personnalités politiques – parmi lesquelles Sandrine Rousseau, Fabien Roussel et François Ruffin – sur le sujet.

Dans ce contexte particulier marqué notamment par l’après Covid-19, qui a considérablement modifié le rapport à l’entreprise, Les Makers a confié à l’IFOP le soin de mesurer la relation des Français au travail.

Le premier volet de cette enquête d’envergure, au cours de laquelle plus de 2 000 personnes ont été consultées, montre clairement une montée du désenchantement de nos compatriotes, de plus en plus nombreux à faire preuve de détachement vis-à-vis de leur environnement professionnel.

Le second volet de l’étude réalisée par l’IFOP s’intéresse plus particulièrement aux valeurs attachées au travail et à la perception qu’ont les Français. Ont-ils le droit à la paresse comme l’affirme la députée écoféministe Sandrine Rousseau ? Fabien Roussel, secrétaire général du PCF, est-il soutenu quand il dit préférer la gauche du travail à celle des allocations ? Le mérite, l’oisiveté, l’effort ou encore la paresse ont-ils une couleur politique ?

Autant de questions auxquelles les Français répondent sans détours !

Voici les statistiques à retenir de ce sondage :

  • 37% des Français concernés par le “quiet quitting”
  • 45% font “juste ce qu’il faut” au travail
  • 74% pensent que les jeunes générations travaillent moins qu’avant
  • 58% des Français prêts à arrêter de travailler à revenu passif égal
  • 73% identifient la réussite comme une valeur de droite
  • 70% voient la paresse comme une valeur de gauche

Le « quiet quitting » touche plus d’un salarié sur trois en France

1 le quiet quitting

Qu’ils n’aillent au travail que pour le salaire qui leur est versé ou qu’ils aient le sentiment de donner plus à l’entreprise qu’ils ne reçoivent, les salariés français sont de plus en plus nombreux à afficher leur détachement vis-à-vis du travail. Un sentiment qui nourrit le « quiet quitting ».

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37% des salariés adhèrent en effet à ce phénomène en restant stricto sensu dans le cadre de leur contrat de travail, refusant les heures supplémentaires et d’éventuelles tâches qui ne relèveraient pas de leur mission.

2 sondage travail argent francais

Près de la moitié (45%) des personnes interrogées, dont 14% disent être tout à fait d’accord avec l’affirmation, ne se rendent au travail que pour le salaire qu’elles en retirent. Un chiffre en nette augmentation puisqu’en 1993, ils n’étaient qu’un tiers (33%) à indiquer que l’argent était leur principale motivation. Et Si 32% des actifs interrogés se sentent détachés de leur travail, seuls 5% manifestent un accord total avec cette proposition. Il y a 30 ans, ils étaient plus nombreux (39%) à faire part de cette situation.

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3 enquete flashs ifop pour les makers

En trois décennies, la proportion d’actifs français ayant le sentiment de donner plus qu’ils ne retirent de leur travail a quasiment doublé, passant de 25% en 1993 à 48% en 2022. Majoritaires à l’époque (54%), celles et ceux qui estiment que le rapport est plutôt équilibré ne sont plus que 39%. À peine plus d’un actif sur dix (13%) considère aujourd’hui qu’il tire un bénéfice de son engagement au service de l’entreprise qui l’emploie.

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Faire « juste ce qu’il faut » n’est pas de la fainéantise

4 francais travail minimum implication

Plus de 4 salariés sur 10 font « juste ce qu’il faut » lorsqu’ils sont au travail. Une attitude qui concerne notamment les jeunes générations, vues comme moins travailleuses que leurs aînées, mais qui ne choque qu’une minorité de Français.

La France des salariés est peu ou prou coupée en deux entre ceux qui indiquent s’impliquer beaucoup dans leur travail (51%) et ceux qui disent faire juste ce qu’il faut (45%). La part des actifs qui reconnaissent en faire très peu reste marginale (4%). Si l’on compare ces chiffres à une étude datant de 2003, les salariés d’entreprises de 10 salariés et plus sont aujourd’hui moins nombreux (54%) à considérer qu’ils sont fortement impliqués qu’il y a 20 ans (60%).

Les jeunes générations sont très clairement perçues comme moins travailleuses que leurs aînées. Près des trois quarts des Français (74%) le pensent, y compris ceux qui sont directement concernés puisque 61% des 18-24 ans et 71% des 25-34 ans sont en accord avec cette affirmation.

Longtemps vu d’un œil suspicieux, le télétravail n’implique pas pour près des deux tiers (63%) des personnes interrogées une productivité moindre de la part de ceux qui en bénéficient. A l’évidence, la Covid-19 qui a vu des millions de Français devoir travailler chez eux a considérablement fait évoluer les mentalités sur le sujet.

Le fait que nombre de salariés se sentent perdant entre ce qu’ils donnent et ce qu’ils reçoivent de leur travail amène les Français à ne pas juger négativement ceux d’entre eux qui se contentent de juste effectuer leur travail. Cette attitude n’est assimilée à de la fainéantise que par moins d’un quart (22%) des personnes interrogées et de manière uniforme quel que soit le positionnement politique des répondants.

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58% des Français prêts à arrêter de travailler à revenu passif égal

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Divisés sur la question, les Français estiment toutefois à une courte majorité (54%) que le travail est avant tout une contrainte plutôt qu’une source d’épanouissement (46%). Ce sentiment d’une obligation à laquelle il est difficile d’échapper est nettement plus marqué chez les sympathisants de gauche que de droite. Il est également en progression dans l’opinion : en 2006, une précédente enquête de l’IFOP plaçait l’épanouissement (51%) devant la contrainte (49%).

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Signe que la valeur accordée au travail a clairement évolué ces dernières années, 58% des Français indiquent aujourd’hui qu’ils arrêteraient leur activité professionnelle s’ils percevaient sans devoir travailler un revenu égal à celui qu’ils touchent aujourd’hui. En 2003, moins de la moitié (46%) des personnes interrogées par CSA pour Les Échos étaient dans ce cas.

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Les revenus passifs potentiels liés à un investissement immobilier restent ceux qui sont les plus clairement identifiés par les Français (8 sur 10 en ont déjà entendu parler) et aussi ceux qui pourraient éventuellement les intéresser (39% des personnes interrogées sont dans ce cas). Un intérêt qui décroit dès lors qu’il est question d’autres revenus passifs, quand bien même les répondants en ont connaissance, car probablement jugés plus difficiles à mettre en œuvre par la majorité des personnes interrogées. C’est ainsi le cas des revenus tirés de la publicité sur les réseaux sociaux – 75% connaissent et 17% pourraient être intéressés – ou encore de ceux provenant du marketing d’affiliation sur des sites ou des blogs – 67% savent ce dont il s’agit, 16% pourraient se lancer.

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Le travail est-il une valeur de droite ?

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Hormis pour les Français se situant comme très à gauche sur le plan idéologique, la phrase de Fabien Roussel, secrétaire général du PCF, « La gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et minimas sociaux » est approuvée par les trois quarts (75%) des personnes interrogées. Si 44% de celles et ceux se définissant comme « très à gauche » sont d’accord avec cette affirmation, l’adhésion monte à 72% et 75% à gauche et au centre gauche pour atteindre 83% à droite.

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Le travail est-il « une valeur de droite » comme le soutient Sandrine Rousseau ? Oui disent les électeurs des Républicains à 62%, les seuls de ce sondage à être en accord avec la députée écoféministe. En revanche, elle ne convainc pas dans son propre camp : à peine plus d’un tiers des proches de LFI (35%) et d’EELV (38%) se retrouvent dans son affirmation.

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D’une manière plus générale, les Français rechignent à attribuer une dimension politique clivante au travail. Ils sont en effet 62% à ne pas choisir, soit parce qu’ils considèrent que le travail est autant une valeur de droite que de gauche (34%), soit parce qu’ils pensent qu’elle n’appartient à aucun des deux camps (28%). Chez ceux qui ont un avis plus tranché, le travail est plutôt vu comme un marqueur de la droite (27%) que de la gauche (11%).

Droit à la paresse, à la transition et aux pauses : les Français approuvent

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Si elle a fait le buzz du fait de l’emploi du mot paresse sur lequel l’attention s’est focalisée, la déclaration de Sandrine Rousseau – « On a un droit à la paresse, on a un droit à la transition des métiers, on a le droit aussi de faire des pauses dans sa vie » – ne choque pas les Français lorsqu’elle est prise dans sa globalité. 69% des personnes interrogées par l’IFOP sont en effet d’accord avec la phrase prononcée par la députée qui recueille très largement l’assentiment des citoyens proches de la gauche, mais est également approuvée dans des proportions non négligeables par les sympathisants de droite.

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La prise de parole du député LFI François Ruffin – « Il faut montrer qui sont les assistés : les hyper riches » – partage quant à elle l’opinion en deux blocs à 50%. Sans surprise, les proches de la gauche sont en accord avec l’affirmation de l’élu du Nord quand les proches de la droite s’en détachent.

Effort, mérite et réussite connotés à droite, assistanat, paresse et oisiveté classés à gauche

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La réussite est clairement perçue par les Français comme une valeur politiquement associée à la droite. Plus de 7 personnes sur 10 (73%) l’identifient comme telle. Dans une proportion moindre, le mérite est pareillement associé à la droite plus qu’à la gauche (61%), de même que l’effort (57%).

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À l’inverse des valeurs d’effort, de réussite et de mérite que les Français classent comme relevant d’un positionnement politique de droite, ils associent dans leur grande majorité l’assistanat (74%), la paresse (70%) et l’oisiveté (65%) à la gauche.

Mais où trouve-t-on le plus de paresseux ? Chez les riches ou chez les pauvres ? Chez les gens de gauche ou chez les gens de droite. Tout dépend du positionnement idéologique des personnes interrogées. À droite, on considère que les paresseux sont plus nombreux chez les pauvres et les gens de gauche, tandis qu’à gauche, on pense clairement l’inverse.

Les chômeurs pas assez volontaires ?

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Les 2/3 (66%) des Français, particulièrement de droite, mais également de gauche, estiment que les chômeurs pourraient trouver du travail s’ils le voulaient vraiment. Ce sentiment que les demandeurs d’emplois ne produisent pas tous les efforts nécessaires pour trouver du travail est en augmentation ces dernières années : en 2010, à peine plus de la moitié des répondants (53%) pensaient la même chose. La baisse du chômage et la perception de secteurs d’activité en grande tension de main d’œuvre – à l’exemple de l’hôtellerie-restauration ou du bâtiment – nourrissent ce sentiment qu’il est aujourd’hui plus aisé de trouver un travail.

Enquête menée du 11 au 13 octobre par l’IFOP pour Les Makers par questionnaire auto-administré auprès de 2 015 personnes âgées de 18 ans et plus représentatives de la population française.

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Florian Darroman
Co-Fondateur | Les Makers - Audience Mastery Entrepreneur Web depuis 2016, je partage mes expériences et ma vision du business en ligne à travers Les Makers.

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