Voici Stanislas Niox-Chateau, un entrepreneur qui a révolutionné le domaine de la santé en ligne avec sa startup Doctolib dont la valorisation vient de dépasser les 6 milliards d’euros récemment.
Et pourtant, rien ne le destinait à ce chemin au départ. Au contraire, son rêve était de devenir numéro 1 mondial au tennis. Alors que s’est-il passé dans sa vie pour que cette trajectoire change du tout au tout ?
Dans cette histoire, tu vas découvrir :
- Comment Stanislas Niox-Chateau a utilisé sa grave blessure pour se réorienter.
- Les stratégies qui ont permis à Doctolib de conquérir le marché de la santé en ligne.
- Les leçons clés de son parcours que tu pourras appliquer à ton propre projet.
1/ Situation de départ : Un rêve déchu
Né en 1987 à Boulogne-Billancourt, Stanislas Niox-Chateau grandit dans une famille où l’éducation et l’exigence sont des valeurs fondamentales. Ses parents, tous deux enseignants, lui transmettent l’importance du travail et de la persévérance.
Dès son plus jeune âge, il se passionne pour le tennis et rêve de devenir l’un des meilleurs joueurs mondiaux. Et il n’est pas loin d’y arriver.
Sextuple champion de Paris dans sa catégorie, il remporte plusieurs titres prestigieux et fait partie des espoirs du tennis français. Il bat régulièrement de futurs champions comme Gaël Monfils et Jérémy Chardy.
Mais sa vie bascule en 2004 après son 16ème anniversaire.
En effet, une grave blessure au dos le contraint à abandonner la compétition pour toujours. Le risque au niveau de sa santé est beaucoup trop important pour envisager un retour sur les courts.
C’est un véritable coup de massue sur la tête de Stanislas.
Mais il ne se laisse pas abattre pour autant. Il décide de se plonger dans les études avec la même rigueur qui faisait de lui un bon joueur de tennis.
Il décroche son bac S avec mention très bien et intègre une classe préparatoire aux Grandes Écoles à Saint-Louis, avant d’être admis à HEC en 2006, l’une des meilleures écoles de commerce françaises.
2/ L’idée : Utiliser la tech pour révolutionner la santé
Nous sommes maintenant en 2010 et Stanislas est diplômé de HEC. C’est à ce moment précis de l’histoire qu’il va faire ses premiers pas dans l’entrepreneuriat en rejoignant le fonds d’investissement Otium Capital.
Son job lui permet de participer au développement de plusieurs startups. On peut citer par exemple La Fourchette qui permet de réserver ses restaurants en ligne (et qui sera rachetée par TripAdvisor quelques années plus tard).
Cette expérience lui permet de se rendre compte d’une chose : la technologie peut transformer les secteurs traditionnels.
Fort de ce constat, il décide de se lancer lui-même en 2013.
En effet, il est frappé par les difficultés que rencontrent les médecins et les patients pour gérer leurs rendez-vous. Il se dit qu’il est possible de simplifier cette organisation avec une plateforme dédiée.
C’est ainsi que naît l’idée de Doctolib.
Mais changer une manière de travailler, aussi archaïque soit-elle, n’est pas toujours facile.
Stanislas Niox-Chateau s’en rend compte lui-même lorsqu’il vient présenter son projet aux professionnels de santé. Les retours sont très mitigés.
Beaucoup de médecins et de cliniques sont réticents à l’idée de confier la gestion de leurs rendez-vous à une plateforme en ligne. Ils craignent de perdre le contrôle sur leur relation avec leurs patients et sont peu enclins à changer leurs habitudes de travail.
En plus, le marché semble saturé avec plusieurs acteurs déjà en place comme Keldoc ou encore Mondocteur.
Mais ce n’est pas grave.
Le tennis et l’éducation de ses parents ont appris à Stanislas de ne jamais abandonner devant les difficultés. Alors il remonte dans sa petite Clio noire sans ABS et retourne rencontrer d’autres professionnels de la santé pour leur présenter sa solution.
L’idée étant de prouver par la pratique que Doctolib peut permettre à chacun de simplifier son travail tout en améliorant la qualité des soins pour les patients.
3/ Le déclic : Un soutien de taille
Alors qu’il arpente la France jour et nuit, Stanislas fait une rencontre qui va changer la trajectoire de Doctolib.
En effet, il fait la connaissance de Pierre Kosciusko-Morizet, le fondateur de PriceMinister.
Ce dernier, impressionné par l’ambition de Stanislas ainsi que par la clarté de sa vision, décide d’investir lors de la première levée de fonds de Doctolib.
Nous sommes en février 2014 et Stanislas vient de lever 1 million d’euros, de quoi recruter ses premières équipes et lancer le déploiement de sa plateforme.
Cerise sur la gâteau : Pierre Kosciusko-Morizet devient son mentor afin de lui apporter son expérience et ses connaissances dans ce projet.
4/ La croissance : Une approche gagnante
2014 est clairement la date qui marque le début de l’expansion de Doctolib. Pour te donner une idée, une nouvelle levée de fonds est réalisée cette même année afin de récolter 4 millions d’euros supplémentaires.
Avec cet argent, Stanislas continue de scaler son entreprise pour arriver à plus de 1500 professionnels de santé ainsi que 15 établissements privés partenaires.
Son modèle fonctionne et les résultats sont au rendez-vous : les médecins voient leur charge administrative se réduire, ce qui leur laisse du temps pour se concentrer sur leur cœur de métier.
De plus, Doctolib leur permet de réduire de 75% leurs rendez-vous manqués, ce qui est non négligeable.
Alors évidemment, la concurrence est rude.
Voyant ce succès, d’autres plateformes similaires émergent pour se disputer les parts de marché.
Mais Doctolib va choisir une approche différente pour remporter la mise : ils vont se concentrer uniquement sur les praticiens. L’idée est de développer le maximum de solutions pour leurs besoins alors que les autres se concentrent sur l’expérience des patients.
Et comme Stanislas l’avait parié, ce sont les praticiens qui détiennent la clé du succès. Ils se tournent en masse vers Doctolib pour sa simplicité d’utilisation et surtout le gain de temps qui leur est proposé.
Ce succès attire les investisseurs.
Ainsi, Accel Partners rentre au capital via une levée de fond de 18 millions d’euros en 2015.
Mais c’est en 2019 que Doctolib franchit un nouveau cap avec une levée de fond record de 150 millions d’euros. Le statut de licorne lui est attribué (= startup valorisée plus d’un milliard de dollars).
Ce financement lui permet d’attaquer maintenant le marché européen. Pour y arriver, Doctolib prévoit d’embaucher 3500 collaborateurs de plus.
5/ Le défi : La pandémie vient rebattre les cartes
Les projets ambitieux de Doctolib viennent se heurter à un problème mondial : la pandémie de 2020.
C’est à la fois une épreuve et une opportunité pour Stanislas Niox-Chateau.
D’un côté, les demandes de consultations se multiplient. De l’autre, il faut adapter la plateforme pour répondre au besoin de faire des rendez-vous à distance.
Ce virage est plutôt bien négocié par Stanislas et ses équipes. En quelques mois, Doctolib passe de 1500 à plus de 100 000 téléconsultations quotidiennes. Le service devient crucial pour permettre aux patients de continuer à accéder aux soins tout en respectant les mesures de distanciation sociale.
Le succès est tel que le gouvernement français organise la campagne de vaccination en utilisant principalement Doctolib. Cette startup devient alors un acteur incontournable de la santé publique.
Pour te donner une idée des chiffres aujourd’hui, Doctolib est la plateforme leader en Europe pour la prise de rendez-vous médicaux en ligne.
Elle compte plus de 90 millions d’utilisateurs et 900 000 professionnels de santé partenaires. En termes de valorisation, on parle de plus de 6 milliards d’euros !
Mais cette ascension folle n’est pas encore terminée.
En effet, Stanislas reste concentré sur l’avenir. Il continue d’améliorer Doctolib en ajoutant de nouvelles fonctionnalités, comme la téléconsultation et les ordonnances numériques.
Il envisage également de développer des services pour d’autres types de soignants, comme les kinés et les infirmiers, afin de toucher un public encore plus large.
Bref, innover encore et toujours !
6/ Les leçons à tirer de Stanislas Niox-Chateau
Stanislas Niox-Chateau est devenu une figure incontournable de la French Tech. Malgré une fortune estimée à plus de 500 millions d’euros, il garde les pieds sur Terre.
D’ailleurs, il envisage avec sa femme de créer une fondation dédiée à l’éducation et la santé des enfants. Cela prouve que son succès entrepreneurial va de pair avec un engagement social fort.
Voici les 3 leçons que tu devrais retenir de son parcours :
- Transformer l’échec en opportunité : La blessure qui a mis fin à sa carrière sportive aurait pu le décourager, mais Stanislas a su rebondir en se concentrant sur ses études et en trouvant une nouvelle voie dans l’entrepreneuriat. L’échec n’est pas une fin, mais une opportunité de se réinventer.
- La persévérance face aux obstacles : Malgré les réticences initiales des médecins à adopter Doctolib, Stanislas n’a jamais abandonné. Sa détermination à comprendre et résoudre les préoccupations des praticiens a été la clé de son succès. Persister et s’adapter sont des qualités essentielles pour réussir.
- Savoir s’entourer et saisir les bonnes opportunités : Stanislas a su s’entourer de mentors et d’investisseurs stratégiques, comme Pierre Kosciusko-Morizet, pour faire grandir Doctolib. Choisir les bons alliés et rester à l’affût des opportunités peut faire toute la différence dans la réussite d’un projet.
Conclusion
J’espère que l’histoire de notre maker du jour t’a plu !
Cela en moins de 2h par jour, sans montrer ton visage, et même si tu n’as aucune compétence.