Voici Jonathan Anguelov. Il a complètement révolutionné la téléphonie d’entreprise avec sa startup Aircall (valorisée aujourd’hui plus de 1,2 milliard d’euros) et s’attaque maintenant au secteur hôtelier parisien via sa société Aguesseau Capital.
Et pourtant, rien ne le destinait à ce parcours de vie. Né dans une famille d’immigrés bulgares en France, il a vécu une expérience traumatisante alors qu’il n’était encore qu’un enfant. De quoi lui donner la flamme d’entreprendre et de prendre son destin en main.
Dans cette histoire, tu vas découvrir :
- Comment Jonathan a transformé Aircall en une licorne valorisée à plus d’un milliard d’euros.
- Les leçons tirées de ses débuts en immobilier et comment il a constitué un empire.
- Les principes de résilience et de détermination qui ont façonné son succès.
1/ Situation de départ : Un événement dramatique
L’histoire de Jonathan Anguelov est loin d’être un conte de fée ! Pour preuve, il naît le 19 novembre 1986 à Paris et grandit dans un environnement particulièrement difficile.
Son père lui est complètement inconnu, c’est sa mère qui s’occupe de lui suite à son immigration depuis la Bulgarie. Il vit seul avec elle pendant plusieurs années puisqu’il est également fils unique.
Mais dès l’âge de 12 ans, il subit un traumatisme terrible qui va changer sa vie à tout jamais.
En effet, sa mère est victime d’une escroquerie financière qui la ruine intégralement. Elle n’a plus les moyens de s’occuper de Jonathan qui se retrouve placé en foyer d’accueil.
Ballotté de foyer en foyer, puis de familles d’accueil en familles d’accueil, il forge rapidement une capacité à s’adapter et à surmonter les épreuves. Cela lui donne directement une certaine maturité sur la dureté de la vie comparée aux jeunes de son âge.
Pour s’en sortir, il commence à enchaîner les petits boulots dès l’âge de 16 ans.
Il travaille comme livreur de pizza chez Domino’s, caissier, serveur chez Häagen-Dazs, et même livreur de journaux. Le but étant de subvenir à ses besoins et surtout de payer ses études.
Même si cette page de sa vie n’est pas simple à vivre, elle inculque à Jonathan un sens aigu du travail acharné et une compréhension de la valeur de l’argent.
2/ L’idée : Acheter une chambre de bonne
A ce stade de l’histoire, Jonathan Anguelov est encore un jeune adolescent.
Pour se vider la tête, il adore faire de longues promenades dans Paris où il passe de longues heures à observer les immeubles haussmanniens. Il est fasciné à la fois par leurs architectures, mais également par leurs histoires.
Une question lui vient à chaque fois lorsqu’il observe avec envie ces bâtiments : “Est-ce que moi aussi je pourrai un jour vivre dans un tel immeuble ?”
Passionné par l’immobilier, il décide de s’y investir au maximum.
Alors qu’il vient de quitter le système de l’aide sociale, il utilise ses économies et contracte un prêt étudiant pour acheter sa première chambre de bonne à l’âge de 18 ans seulement.
Cet événement va le marquer à jamais.
Aujourd’hui encore il dit se rappeler de cette première transaction, des détails du contrat, des démarches administratives et de la sensation unique de tenir pour la première fois les clés d’un bien qui lui appartient.
Et c’est là qu’il se rend compte de quelque chose de fou : on peut gagner de l’argent sans devoir fournir un travail en retour. Ce simple constat change complètement sa perception de la vie.
Encouragé par ce premier succès, il va continuer d’investir dans d’autres petites propriétés en parallèle de ses études en école de commerce pour se constituer un portefeuille de plusieurs biens avant même d’avoir atteint ses 25 ans.
Ainsi, quoi qu’il se passe dans sa future vie professionnelle, il aura toujours un patrimoine et des revenus pour subvenir à ses besoins. Jonathan vient de quitter la pauvreté par ses propres moyens, mais ce n’est qu’un début !
3/ Le déclic : Le succès de ses proches
Ce qui est passionnant chez Jonathan Anguelov, c’est qu’il n’a pas eu de raccourci pour lui faciliter la vie.
Comme tu l’as vu, il est issu d’un milieu plus que défavorisé. Et il faut préciser qu’il n’avait pas non plus de réseaux ou de mentor qui l’a pris sous son aile.
Au contraire, ce sont ses amis qui lui ont servi d’inspiration.
En effet, il s’entoure dès le plus jeune âge de personnes plus âgées que lui. Il peut ainsi les voir lancer des entreprises ou commencer des carrières prometteuses pour s’en inspirer.
Il admire leurs réussites, leurs approches du travail et de la vie. Tout cela lui permet d’absorber le maximum d’enseignements grâce à leurs propres expériences, histoire de façonner sa propre vision.
Son déclic se produit suite à une discussion avec un de ses amis qui est devenue entrepreneur dès ses 21 ans. Au fil de cette conversation, il apprend l’importance de la résilience, de la prise de risque mesurée et surtout de la passion nécessaire en tant que moteur.
Cela devient un vrai modèle à suivre pour Jonathan qui décide de se lancer lui aussi dans l’aventure de l’entrepreneuriat.
4/ Le défi : Se lancer dans la Tech
Jonathan Anguelov a maintenant 28 ans et une situation financière stable puisqu’il touche chaque mois ses revenus fonciers.
Cela lui donne du temps et surtout des ressources pour lancer un gros projet.
Avec 3 associés, ils décident de lancer Aircall en 2014.
L’idée est la suivante : offrir une solution de téléphone simple, efficace et intégrée pour les professionnels.
Mais plusieurs problèmes viennent freiner leurs ascensions :
- Le marché de la téléphonie est saturé puisque dominé par des géants internationaux
- Jonathan n’a aucune expérience dans le domaine
- Leur logiciel est confronté à de nombreux problèmes techniques majeurs
Ainsi, ses premiers clients se plaignent régulièrement de bugs, de coupures ou encore de problèmes de connexion.
Jonathan passe ses journées au bureau pour essayer de régler chaque problème rencontré. Il y investit tout son temps, son énergie, mais également son argent.
Cette situation difficile dure 4 années ! Une durée interminable pour lui et ses équipes.
Mais ils commencent enfin à voir la lumière au bout du tunnel.
5/ La croissance : Une décision folle
Nous sommes maintenant fin 2017, Aircall commence enfin à voir le fruit de ses efforts.
Le produit est stabilisé, la qualité des appels s’est améliorée, et la clientèle se montre plus fidèle que jamais.
Mais malheureusement pour Jonathan, ce succès coïncide également avec un drame personnel terrible : le décès de sa maman.
Cela le pousse à redoubler ses efforts. Travailler devient une vraie thérapie. Comme si sa réussite était un moyen de lui rendre un dernier hommage.
Et nous en arrivons à 2021 où une situation folle va se produire.
A ce stade de l’histoire, Aircall est devenue une franche réussite. Et forcément, cela attire les plus grands investisseurs.
Ainsi, Jonathan se retrouve avec une offre de rachat d’Aircall pour plus de 850 millions d’euros.
Pour lui, c’est une décision difficile :
- D’un côté, la somme est astronomique et pourrait lui permettre de vivre confortablement sans jamais plus devoir travailler.
- D’un autre, vendre Aircall signifierait renoncer à sa vision de transformer la téléphonie d’entreprise à travers le monde.
Et après des semaines de réflexion, il décide de décliner l’offre !
Selon lui, Aircall n’a pas encore atteint son plein potentiel et il reste encore beaucoup à accomplir.
Avec le recul que nous avons aujourd’hui, nous pouvons affirmer que c’était la bonne décision. En seulement 2 ans, la valorisation de l’entreprise a triplé pour atteindre des sommets complètement inimaginables !
En quelques chiffres, Aircall emploie aujourd’hui 800 personnes à travers le monde, a levé au total plus de 230 millions d’euros et elle est devenue la 16ème Licorne française en juin 2021.
En septembre 2023, Julien Anguelov décide de quitter les opérations quotidiennes d’Aircall même s’il reste actionnaire de l’entreprise.
En effet, il décide de se lancer dans un nouveau challenge : révolutionner l’hôtellerie parisienne.
Il ne souhaite pas seulement posséder des hôtels, mais offrir des expériences uniques où chaque client se sent encore mieux que chez lui. Ainsi il fonde Aguesseau Capital et encourage d’autres investisseurs à le rejoindre pour partager sa vision de l’immobilier.
6/ Les leçons à tirer de Jonathan Anguelov
Aujourd’hui, Jonathan est plus que jamais un entrepreneur accompli. Il incarne l’exemple parfait de la persévérance prouvant qu’avec assez de détermination, on peut atteindre des sommets, peu importe son point de départ.
Voici 3 leçons que tu peux tirer de son histoire :
- Transformer l’adversité en motivation : Jonathan n’a jamais laissé les difficultés de son enfance définir son avenir. Placé en famille d’accueil à un jeune âge, il a transformé chaque épreuve en force motrice pour atteindre ses objectifs. Plutôt que de se laisser abattre par les circonstances, il est essentiel d’utiliser les défis comme une source de motivation pour aller de l’avant.
- Croire en sa vision, même face aux obstacles : Lorsque Jonathan et ses associés ont lancé Aircall, ils ont rapidement rencontré des problèmes techniques et des critiques sévères de la part de clients. Malgré cela, ils ont persisté, convaincus de la pertinence et du potentiel de leur produit. Cette persévérance a fini par payer lorsque l’entreprise est devenue une licorne. L’enseignement est de ne pas abandonner face aux premiers obstacles, mais plutôt de croire fermement en sa vision et de continuer à travailler dur pour la réaliser.
- Refuser de se laisser guider uniquement par l’argent : En 2021, Jonathan a refusé une offre de rachat d’Aircall pour près de 850 millions d’euros. Beaucoup auraient saisi l’opportunité, mais Jonathan a choisi de poursuivre sa mission de révolutionner la téléphonie d’entreprise plutôt que de céder à une tentation financière. Ce choix montre l’importance de rester fidèle à ses valeurs et à ses objectifs à long terme.
Conclusion
J’espère que l’histoire de notre maker du jour t’a plu !
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